Guérisseurs, druides, sorcières ou même moldus, nombreux sont ceux qui partent pour une balade en forêt dans l’objectif de se régaler des fruits et légumes qu’ils y découvrent. Des fruits rouges que l’on adore, aux champignons difficilement reconnaissables, en passant par un tas d’autres plantes… on y trouve et cuisine de tout !
Car oui, nos forêts sont pleines de surprises. Outre les fruits rouges que l’on connaît et reconnaît facilement, il existe de nombreuses plantes comestibles. Fleurs, feuilles, racines et parfois même des mauvaises herbes, vous avez le choix. Mais que peut-on réellement trouver et manger comme « fruits et légumes » en forêt ? À quelle période ? Quels en sont les bienfaits ? Comment les cuisiner ?
Le mieux serait que je vous emmène avec moi pour que nous découvrions ensemble quelques trésors culinaires de nos contrées. Alors, rassemblez la famille, mettez vos bottes et panier à la main, partons pour une balade en forêt !

Les fruits et légumes que l’on peut récolter lors d’une balade en forêt
Les premiers jours de printemps à nos portes, le soleil qui revient en réchauffant coeurs et contrées, la nature qui se réveille peu à peu… Cette balade en forêt s’annonce déjà comme une très belle activité à faire en famille, idéale pour se ressourcer, prendre un bon bol d’air ou booster l’imagination et le moral des troupes !
De la fraise des bois à la myrtille, ces fruits rouges de la forêt que la famille aime tant !
Fraises, framboises, mûres, groseilles, cassis, myrtilles… les fruits rouges on en connaît un grand nombre, et tous, ou presque, peuvent se trouver lors de balades en forêt. Dans les arbres, les arbustes ou à même le sol, il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges !

La fraise des bois
Aimant les sols riches et humides, le fraisier des bois se plaît et se développe dans nos forêts depuis des milliers d’années. Offrant de petites fleurs blanches en avril, on cueille ses fruits, petites baies rouges, un peu ovales et aux nombreux akènes (graines), dès le mois de mai. Et ce jusqu’en septembre. Il n’est donc pas difficile d’en trouver lors d’une balade en forêt.
Dirigez-vous vers les sous-bois et ouvrez bien grands les yeux !
Par son goût légèrement sucrée, elle a le pouvoir de ralentir le vieillissement de la peau et de renforcer nos défenses immunitaires (antioxydant et vitamine C), mais aussi d’aider au bon développement de votre enfant pendant la grossesse (vitamine B9). En entrée, en plat ou en dessert, cuite ou crue, chaude ou froide, elle se marie avec tout et se cuisine à toutes les sauces.
Découvrez nos recettes de sorbet à la fraise et de smoothie fraise-banane. La fraise pouvant être facilement ramplacée par la fraise des bois.

La framboise et la mûre
La framboise et la mûre, aussi appelées « fruits de ronces », proviennent toutes deux des zones montagneuses de l’Europe. Comme les fraisiers des bois, les mûriers et framboisiers sauvages ont profité de l’humidité et de la richesse des sols forestiers pour se développer et proliférer. Aujourd’hui très présentes sur tout le territoire, il n’est pas impossible que vous tombiez facilement sur ces petites baies noires (mûre), rouges, rosées ou blanches (framboise), lors de votre balade en forêt !
Vous les trouverez dès le mois de juin pour la framboise, dès le mois d‘août pour la mûre. Et ce j’usqu’en septembre ! Pour les récolter, il vous suffira de prendre le fruit entre vos doigts et de tirer vers le bas. Celui-ci se détachera sans effort et laissera un petit cône blanc sur la branche.
Par leur goût acidulé et sucré, la framboise et la mûre ont le pouvoir de ralentir le vieillissement de la peau et de renforcer nos défenses immunitaires (antioxydant). Manger sur le terrain ou plus tard, leur fraicheur saura conquérir le coeur des plus récalciltrants !
Découvrez notre recette de tiramisu à la framboise, ainsi que les aventures de la Cheffe Framboise :

La groseille et le cassis
Tout comme le framboisier, le groseillier et le cassissier font partie des rares arbustes à provenir d’Europe. On ne les cultivera cependant qu’à partir du XIe siècle pour les groseilliers et du XVIIe siècle pour les cassissiers, qui étaient jusque là utilisés seulement pour leurs propriétés médicinales.
Ces petites baies rouges, rosées ou blanches (groseille), et noires (cassis) ont de nombreux pouvoirs. Ils peuvent par exemple réguler la circulation du sang, combattre les inflammations et stimuler le système immunitaire.
Pour les récolter lors d’une balade en forêt, il vous faudra attendre juillet pour les groseilles et juin pour les cassis, et ce jusqu’en septembre. Pour ne pas les abîmer lors de leur cueillette, récoltez toute la grappe en sectionnant directement les tiges.
Bien que le cassis est un goût très amer crue, tous deux peuvent se manger de cette manière. Se mariant tout aussi bien avec de nombreux autres aliments, chauds ou froids, sucrés ou salés, on les mélange et les cuisine avec tout.
Pour découvir notre recette de crumble aux groseilles, il faudra cette fois-ci vous diriger vers notre livre de pâtisserie pour les enfants.
Et si l’envie de mélanger tous ces délicieux fruits rouges vous vient, retrouvez notre dessert spécial Pâques : Le délice aux fruits rouges !
L’arbouse et la prunelle, ses autres fruits à découvrir lors de vos balades en forêt…

L’arbouse
Grosse baie rouge-orangée à la peau rugueuse, l’arbouse provient de l’ « arbousier », arbuste pouvant mesurer de 1 à 10 mètres. Pour le trouver lors de vos balades, il vous faudra partir dans le sud de la France. Aimant les sols sableux et les environnements secs, l’arbousier se plaît et prolifère dans les forêts de nos régions méditerranéennes (surtout en Corse).
Il faut cependant attendre un an avant que le fruit arrive à maturité. C’est lors de la floraison de l’arbousier en automne que vous pourrez en récolter ses fruits bien rouges.
Par son goût sucré et légèrement acidulée, l’arbouse à le pouvoir de capturer les graisses et les sucres de notre organisme (pectine). Mais aussi de ralentir le vieillissement de la peau et de renforcer notre immunité (antioxydant et vitamine C). Bien sûr, il peut se manger cru. Mais son goût ne plaît pas à tout le monde et peu savent qu’il est possible de le cuisiner. En confiture, dans des cakes, des gâteaux et des tartes, ou même encore en liqueur… les possibilités sont elles-aussi innombrables !

La prunelle
La prunelle, drupe* globuleuse recouverte d’une petite peau bleu-clair à bleu noir selon la maturité du fruit, provient du « prunellier ». Aussi appelé épine noire, le prunellier est un arbrisseau épineux à fleurs blanches que l’on trouve beaucoup en compagnie de ronces et d’aubépines.
Hormis les racines et le noyau, toutes les parties de la prunelle sont comestibles. Les feuilles et la tige peuvent être consommées crues ou cuites, en salades en infusions, chaudes ou froides et même dans des potages. Cependant il vous faudra attendre les premières gelées, en octobre/novembre, pour récolter les fruits lors de vos balades en forêt.
Le pouvoir de la prunelle est surtout anti-inflammatoires. Elle permet notamment de lutter contre les gingivites ou les troubles digestifs. Ses propriétés désinfectantes et astringentes soulageront aussi vos maux de gorge.
*drupe : fruit indéhiscent, charnu, à noyau (amande, pêche, cerise) – Le Robert.
Bien sûr, vous trouverez beaucoup d’autre fruits, notamment à coques, lors de vos promenade, comme des noix, des noisettes, ou encore des chataignes… Mais aussi des myrtilles (brimbelles, si vous êtes du Grand-Est). Avec un peu de chance, car beaucoup moins présentes dans nos forêts, vous pourriez aussi tomber sur des cerises, ou encore des pommes…












Dans tous les cas vous l’avez compris, dès que le prinemps apparaît, et ce jusqu’au début de l’hiver, de nombreux fruits attendent d’être récoltés et dégustés ! Une très belle quête en perspective…
Les champignons de la forêt, princes de l’automne !
L’automne, une saison magnifique pour se promener en forêt, observer des paysages aux milles couleurs, rêver de sylphes et de lutins ! Vous l’avez compris, l’automne est ma saison préféré… Mais aussi la période de l’année où les champignons font leur apparition.
Pour les trouver lors de vos balades, je vous conseille de vous diriger vers les zones les plus ombragées et humides, les plus riches et les plus mousseuses. Couteau à la main, coupez-les le plus souvent à la base, et déposez-les dans un panier. Cela évitera de les abîmer ou même de les rendre toxiques pour certaines varités.
Alors, comme je sais que les champignons sont parfois difficiles à reconnaître, je vous invite à me suivre de nouveau en forêt pour découvrir 4 espèces très faciles à reconnaître et à trouver !
Je vous recommande cependant, en cas de doute, d’apporter votre récolte à la pharmacie. Bénéficier de l’avis d’un expert est toujours plus rassurant ! Surtout quand l’on sait que certaines variétés de champignons sont toxiques (comme l’amanite ou le bolet).

Les cepes
Les cèpes sont des champignons que l’on trouve facilement sous un pin, un chêne ou un hêtre. Cependant, comme bon nombre de variétés, il faudra attendre septembre pour les trouver lors de vos cueillettes en forêt. Et ce jusqu’en décembre !
Ils se cueillent jeunes et fermes avec le dessous du chapeau blanc, gris. Ils sont faciles à reconnaître, notamment grâce à leur chapeau, rond et charnu. Son diamètre peut varier de 5 à 20 cm.
ATTENTION : les cèpes font partie des champignons qu’il faut impérativement récolter dans un panier et non dans un sac plastique, aux risques qu’ils deviennent toxiques.

La trompette de la mort
La trompette de la mort se trouve le plus souvent en botte, sous les hêtres, les charmes ou les chênes, mais aussi les châtaigniers ou les noisetiers.
Son chapeau de 3 à 10 cm, est largement évasé, en forme de profond entonnoir, avec des bords ondulés et irréguliers. Il peut être noir, brun ou cendré. Il n’a ni plis ni lamelles individuelles.
Du fait de sa couleur noire et souvent recouvert de feuilles mortes, la trompette de la mort n’est pas facile à trouver. C’est cependant près de mottes de terre que vous aurez le plus de chance d’en dénicher ! Il vous faudra attendre le mois d’août pour espérer les trouver lors de vos balades en forêt, et ce jusqu’en novembre.

Le pied de mouton
Le pied de mouton se trouve en forêt de juillet à décembre. En effet c’est l’un des rares champignons à survivre aux premières gelées.
Son chapeau est légèrement bosselé, de couleur beige pâle ou brun clair parfois même blanchâtre. Il mesure de 5 à 10 cm de diamètre. Au lieu d’être tapissée de lames, la face intérieure est couverte d’aiguillons qui se prolongent jusqu’à la base du pied. Celui-ci est souvent pâle ou de la même couleur que le chapeau.
Le pied qui peut atteindre 5 à 8 cm de haut sur 1 à 3 cm de large est plutôt robuste, avec une forme irrégulière de la même couleur que les aiguillons. La chair est ferme et cassante, crème ou blanchâtre et a une odeur qui rappelle celle de la girolle.

La girolle
La girolle se ramasse de juin à novembre. Celle-ci ne pousse jamais seule mais très souvent en groupe. Elles sont souvent nombreuses sur une petite zone, dès lors que le sol est chaud et humide.
Son chapeau mesure entre 5 et 10 cm de large, et son pied peut atteindre 6 cm de hauteur.
Totalement jaune avec son chapeau en forme de creux au centre, la girolle est très facilement reconnaissable. Le dessous du chapeau ne présente pas de véritables lames, mais plutôt des plis légèrement espacés un peu fourchus. Lorsque vous coupez la girolle, une agréable odeur fruitée d’abricot se dégage. Ce qui explique aussi qu’on l’aime tant !
ATTENTION : ne pas confondre la girolle avec la fausse-girolle, qui ne possède pas de lamelles sous son chapeau.
Les champignons, pour une cuisine au caractère forestier !
Les champignons sont un régal pour agrémenter les plats automnaux. Déclinables à l’infini, les champignons sont une vraie source de saveurs pour toutes nos recettes, et ça au quotidien.
Avec leur saveur boisée et leur texture souple et moelleuse, les champignons apporteront du caractère à de nombreux plats. Coupés en de fines lamelles, utilisés frais ou séchés, les champignons font un excellent accompagnement aux pâtes et aux riz. Dans une sauce crémeuse et moutardée, ils accompagnent parfaitement toutes les viandes (porc, bœuf, dindes…). En d’autres termes, aliment d’automne et d’hiver, le champignon s’allie avec tous les autres produits de la même saison : pommes de terre, carottes, oignons, etc. Et feront le bonheur de vos estomacs !
Et puis, n’oubliez pas que le champignon est le seul végétal à fabriquer de la vitamine D, qu’il contient aussi de nombreux nutriments (fer, zinc, cuivre, sélénium) et vitamines B (B2, B3, B5). Lui offrant le pouvoir de donner à notre corps la possibilité de lutter contre la dépression, de renforcer ses os, de stimuler son système immunitaire et de maintenir une peau en bonne santé.
Alors ! Bonne fricassée à tous !
La magie des « mauvaises herbes », cuisiner comme des sorcières !
De nombreuses plantes, longtemps considérées comme des mauvaises herbes, ont depuis toujours, ou presque (l’antiquité pour certains, le moyen-âge pour d’autres), étés utilisés pour soigner les populations, les nourrir et les garder en bonne santé.
Mais au-delà de cet aspect « pratique et médical » c’est surtout l’aspect spirituel, pour ne pas dire magique, de l’utilisation des plantes qui nous intéresse aujourd’hui. Des druides et de leur amour indéfectible pour la nature. En passant par la magie verte, la wicca, la sorcellerie… un tas d’anciennes religions d’origines païennes et longtemps occultées par le christianisme. Ils sont nombreux à avoir exploité nos belles forêts pour leurs « mauvaises herbes ».
Balade en forêt sur les trâces de la sorcière moderne
On observe, avec l’avènement des réseaux-sociaux, un renouveau de toutes ces pratiques basées sur la nature. Notamment grâce à leur représentation dans un grand nombre de films et séries. Charmed, Outlander, Sabrina, Un soupçon de magie, Harry Potter, etc. Il y en a tant qui parlent de l’utilisation et du pouvoir de ces plantes (si vous en avez d’autres, n’hésitez pas à nous les mettre en commentaires) !
Je vous invite donc, pour cette dernière balade en forêt, à partir sur les traces de ces sorcières d’aujourd’hui ! Découvrons, ensemble, les plantes qui ont façonné le monde de la magie et qui sont toutes aussi délicieuses pour le palais.

L’ortie
Bien que l’ortie ait de nombreuses propriétés médicinales, celle-ci, du fait de ses poils urticants, est très souvent qualifiée de mauvaise herbe. Et pourtant, peu savent qu’il est possible de la cuisiner.
Alors, mettez vos gants et partons à sa recherche (on ne voudrait pas se piquer) !
Ses feuilles sont riches en protéines, équilibrées en acides aminés et ont la même valeur nutritionnelle que la viande. Elles contiennent aussi beaucoup de vitamine C, de calcium, de fer et de vitamine A. Et bien que l’on puisse la cueillir toute l’année. C’est à Pâques et à la fin septembre qu’il convient le mieux de récolter ses feuilles. Car ce sont à ces périodes que leurs teneurs en fer sont les plus hautes.
Pour la cuisiner, je vous conseille de n’utiliser que les jeunes pousses d’orties (les plus tendres, à la saveur délicate). En soupe, en purée, en pesto, mélanger à des épinards ou ajouter crues à des salades. Vous pouvez les manger avec beaucoup d’autres aliments !
Le reste de la plante pourra aussi être mis à sécher. Ainsi, vous pourrez détacher les feuilles des tiges et émietter celles pouvant se conserver (dans un bocal hermétiquement fermé). Utilisez-les sur vos pizzas, des crudités ou dans vos vinaigrettes, afin de profiter de leur richesse nutritionnelle.

L’ail des ours
C’est dans les sous-bois, et les forêts de hêtres, de charmes ou de chênes que vous trouverez l’ail des ours, dans des zones humides et ombragées. On le trouve très fréquemment dans le Grand-Est et dans tous les massifs montagneux.
Ses feuilles apparaissent dès février/mars et les fleurs environ 1 mois plus tard. Pour bénéficier de tous leurs bienfaits, celles-ci devront être cueillies avant la floraison. Son bulbe, quant à lui, peut être ramassé de l’été jusqu’à l’automne.
L’ail des ours est assez facile à repérer du fait qu’il pousse généralement en de vastes colonies. Ses longues feuilles ont des extrémités pointues et sont portées par de longues tiges.
Cependant ATTENTION, l’ail des ours peut se confondre facilement avec de nombreuses autres plantes à bulbes (muguet, colchique…). Il faut donc rester vigilant lors de la cueillette.
Pour le récolter, je vous recommande de le faire feuille par feuille. Afin de limiter la cueillette de plantes indésirables.
Très parfumé, l’ail des ours peut agrémenter de nombreux plats. Ses feuilles, hachées, pourront parfumer aussi bien des légumes que des plats de viande ou de poisson. Mais ses feuilles et sa tige peuvent aussi être mêlées à de nombreuses salades (vertes, de pâtes, de riz, de pommes de terre…).
Recette de beurre à l’ail des ours bientôt à découvrir !
Bien sûr il n’y a pas que l’ortie et l’ail des ours. Il existe même une infinité de possibilités entre la nature et notre assiette. Violette, pissenlit, gaillet gratteront, oseille sauvage, pâquerette, houblon, trèfles et tant d’autres encore à découvrir.














Merci pour cette belle balade en forêt !
Alors, j’espère que cette petite balade vous aura fait du bien et que votre panier saura régaler toute la famille ! Bien entendu, cette liste de plantes comestibles est loin d’être exhaustive. Alors je vous invite à partager tous les trésors culinaires de vos forêts, en commentaires !
A très bientôt, pour de nouvelles aventures en famille !